vendredi 22 février 2019

L'amphithéâtre grouillant

   
   Chers lecteurs,

   Symbole de l’Université s’il en est, l’amphithéâtre est un drôle de lieu. 
   Enlaçant l’abondante assemblée, composée à la fois d’aucun et de mille visages, il est le réceptacle d’une cueillette universitaire des plus hétéroclites.

   Vous devinerez ainsi, parmi les premiers rangs, la petite crème des besogneux ponctuels, attentifs, dont l’expression et les hochements de tête, subséquents à vos explications, vous permettent de situer l’intelligibilité de vos propos.

   Plus loin, répartie aléatoirement, comme dispersée par le renversement du panier, l’armada des étudiants moyens, auxquels les prompts renforts technologiques ont su soustraire, au fil des années, jusqu'au dernier quantum de concentration. 
   Çà et là, quelques aoûtats endormis, shootés aux SMS et autres notifications Snapchat, subissant, heure après heure, l’inaltérable logorrhée ou le verbiage de quelque barbant collègue (cf. La Maître de conférences insipide).

   Enfin, le fond de l’amphi, territoire des retardataires, mais aussi et surtout des jeunes zazous qui font le tintouin, taguent les toilettes et fraudent dans le bus.

   Au fil des semaines, nous ne connaîtrons jamais que quelques spécimens parmi la vaste et anonyme flopée des apprenants.
   « Encore heureux ! » conclurait le PRAG détestable, levant les yeux au ciel alors que je me surprendrais à sourire.


   Pr. Fourbe