samedi 1 décembre 2018

Les agréments de l'hiver


   Chers lecteurs,

   Amphithéâtres clairsemés, flopée de bonnets et d’écharpes, concert de toux grasses et trafic de Lysopaïne : autant de symptômes annonçant, en même temps que l’hiver approchant, la fin du premier semestre.

   Ah ! Quelle joie de retrouver décembre !

   Les nez qui coulent, les bureaux surchauffés, le moral en berne – une armada de plaisirs dont la froide saveur ne nous manquait que trop.

   7H51.
   Ayant vérifié par six fois la bonne fermeture des portières de ma DS 21, je m’applique désormais à ne point choir sur la chaussée, mes semelles, que voulez-vous, n’ayant pas l’adhérence des Michelin de ma célébrissime monture.

   Un troupeau d’énergumènes, me voyant arriver, m’adresse des salutations bruyantes auxquelles je me garde bien de répondre. Pas question d’une quelconque familiarité avec de tels marlous – baskets criardes, cigarette au bec, doudounes sac poubelle, vous voyez le tableau.

   Du bout du gant (#microbes), je pousse la porte du bâtiment, aimable refuge face à la ventosité.

   Révérences matutinales. Hypocrisie. Grosse ambiance. 
   Le PRAG détestable bougonne. Le jeune Agrégé se pavane. Le Professeur Tournesol cherche ses copies, sa salle, son parapluie et ses clés de voiture. 

   Quelques étudiants – visiblement déguisés en mendiants – nous contournent sans égards. 
   Stupeur et consternation. 

   Un court échange de banalités suffit à admettre l’évidence : tiédissant à peine les ruines du savoir-vivre, aucun thermostat ne réchauffera jamais l’atmosphère d’une Université en déclin.


   Pr. Fourbe

dimanche 1 avril 2018

Mon amitié avec le PRAG détestable


   Chers lecteurs,

   Tandis que d’aucuns sont économes de leur mépris (#Chateaubriand), le PRAG détestable, généreux, le déverse par brouettes. Exécrable au possible, négatif et amoral, notre ami n’en constitue pas moins, au sein de notre bel établissement, un arc-en-ciel des plus rayonnants. 

   Explications en trois S.

   1°/ Le PRAG détestable est Swag.

   Avec ses complets noirs et sa Mercedes, le PRAG détestable plante le décor. Ambiance austérité et cimetière, Dies Irae et mauvaises notes. 
   
   Les étudiants baissent les yeux devant ce professeur ombrageux, comble d’intransigeance et de dédain, dont les richelieus exhalent le cuir et le cirage haut de gamme. 
   
   Bim, bam, boum. Mr. Hyde en costume Boss : le tortionnaire est dans la place. 
   
   2°/ Le PRAG détestable est Sinistre.

   Statut, grade, sexe, couleur : le PRAG détestable ne fait pas de distinction. Chacun a droit à sa petite phrase blessante, son regard glacial, son instant de déconsidération.
   Notre ami voit en le monde un enchevêtrement de drames, une avalanche de VDM, un salmigondis de losers. A ses yeux, l’humanité est le zbeul ultime. 

3°/ Le PRAG détestable est Super.

   Le PRAG détestable ? L’ayatollah du mépris. Le Clint Eastwood de l’obscurité. Le Chuck Norris de la punchline. 

   Au point qu’à ses côtés – que de moments chaleureux, de discours joviaux… ! –, les couloirs de la faculté – s’apparentant à un jardin merveilleux, à un spectacle permanent – deviennent un paradis.

   
   Pr. Fourbe