vendredi 26 février 2016

La lutte pour les responsabilités administratives : les décharges de cours

   Bonjour à tous,

   Il pourrait, au premier abord, sembler paradoxal que des enseignants-chercheurs se battent pour l'exercice de responsabilités administratives, alors même que celles-ci, parfois rétribuées par quelque prime proche du symbolique, exigent que leur soit consacré un investissement des plus conséquents. 
   Quelle en est alors l'explication ?

   Précisions tout d'abord que toutes les responsabilités ne font pas l'objet de lutte : certaines, récompensées par une prime modeste ou une faible décharge d'heures d'enseignement, sont délaissées, évitées, tandis que d'autres – telles que la direction d'un UFR ou d'un département –, alliant certain prestige, pouvoir et décharge de cours importante, suscitent bien des convoitises.

   Autrement dit, nous n'occupons pas de responsabilités par dévotion gratuite, ou par plaisir.
  Avouons-le : les responsabilités administratives ne sont recherchées que pour les avantages qu'elles procurent, lesquels font office de contrepartie face à l'ampleur de la tâche.

   Toutefois – et c'est là que la fourberie intervient –, rien n'implique que vous exécutiez réellement les fonctions qui sont les vôtres, ni que la décharge consacrée soit utilisée, par vos soins, en faveur de vos responsabilités.

   Vous l'aurez compris, l'idéal fourbe est ainsi d'occuper des fonctions importantes, d'en orchestrer la délégation à quelques sous-fifres (arrangez-vous préalablement pour que des « collègues »* vous soient redevables – par exemple en faisant croire à un collègue que vous le pistonnerez pour sa Hors Classe), et de profiter de la décharge pour se consacrer à la recherche, laquelle vous permettra à l'avenir, d'obtenir la promotion que vous avez tant méritée (Cf. Le grand PREX).

   Pr. Fourbe

* collègues entre guillemets, une secrétaire excessivement dévouée ou un chargé de TD innocent – plutôt deux, si vous voulez qu'ils survivent – faisant parfaitement l'affaire.

mercredi 17 février 2016

La PRCE folledingue


    Bonjour à tous,

   Le temps est venu pour moi de vous parler d’une créature étrange, laquelle, véritable OVNI de l’Université, n’en finit pas d’interpeller par son invraisemblable façon d’être. 
   Il s’agit de la PRCE folledingue.

   En matière d’enseignement, tout d'abord : la PRCE folledingue fait cours la tête dans ses fiches, ne regardant son auditoire, parlant bas comme si elle s’exprimait pour elle-même. 
   Les regards des étudiants face à elle se font alors perplexes, et les oreilles se tendent pour tenter d’ouïr, au travers des marmonnements, quelques bribes des divagations de l’extravagante enseignante.

   En dehors des amphithéâtres et autres salles de classe surpeuplées, la PRCE folledingue n’en reste pas moins parmi ses errances cérébrales, dans sa propre atmosphère, constituant, de la sorte, un véritable danger dans les couloirs. 
   En effet, mieux vaut ne pas se trouver en travers de son chemin : absorbée parmi ses réflexions, il se pourrait qu’elle ne vous voie même pas. A tel point qu’un jour, confronté à cette curiosité méditative arrivant en face de moi, je dus – rendez-vous compte ! – me décaler afin que nous n’entrassions point en collision.

   Pour finir, sans aller jusqu’à la qualifier d’incarnation du mauvais goût, force est d’admettre que les choix stylistiques de notre PRCE sont hautement critiquables, certaines combinaisons de couleurs pour le moins osées m’ayant parfois contraint, en plein conseil d’UFR, à la répression d’un haut-le-cœur.

   Entre nous, je ne sais pas que la PRCE folledingue fait à l’Université – mais sans doute ne le sait-elle pas non plus.


   Pr. Fourbe

samedi 6 février 2016

Les carrières des enseignants-chercheurs

   Bonjour à tous,

   Le monde universitaire, je l’admets, peut paraître complexe à ceux qui n’en font pas partie. De la sorte, l’écriture d’un article consacré à quelques éclaircissements me semblait pertinente.

   Un point majeur pour commencer. Le statut de « prof de fac » n’existe pas.

   Professent à l’Université des enseignants et enseignants-chercheurs sous des statuts divers, au prestige plus ou moins grand (Cf. Petit lexique de l’enseignement supérieur).
   Nous distinguons ainsi les Professeurs avec un grand P – les Professeurs des Universités, dont je fais partie – des professeurs avec un petit p – c'est-à-dire tous les autres, Maîtres de conférences inclus.

   La rémunération de l'enseignant-chercheur progresse avec son ancienneté et au fil de ses éventuelles promotions (MCF Hors Classe, PR 1ère Classe, PR Classe exceptionnelle premier échelon, PR Classe exceptionnelle 2ème échelon).

   Ainsi, un MCF sérieux deviendra sans difficulté MCF Hors Classe : ayant atteint un certain échelon, il lui suffira de constituer un dossier pour, s'il est sélectionné, accéder à des paliers de rémunération supplémentaires.

   Un Maître de conférences brillant, consacrant sa vie à l’Université, deviendra peut-être Professeur des Universités.
   En effet, la concurrence est rude et les barrières multiples.
   En d'autres termes, l’Excellence ne suffit pas – ou trop rarement – pour devenir Professeur.

   La démarche varie selon les disciplines, et je vous expliquerai tout cela une prochaine fois.

   Pour les plus curieux, je termine avec deux petits liens permettant de connaître :

   1°/ nos rémunérations (PR et MCF).


   Pr. Fourbe

La Maître de conférences insipide


   Bonjour à tous,

   Si une présomption d’Excellence peut être posée au sujet des enseignants du supérieur, celle-ci n’est toutefois pas irréfragable – exceptée pour Moi, cela s’entend.

   En effet, force est d’admettre que certains de mes collègues semblent bien éloignés de toute notion d’Excellence, certains paraissant même faire exprès de s’en écarter, tant leur déficit d’intérêt est immense.

   En la matière, la Maître de conférences insipide offre une illustration particulièrement criante.

   Au-delà d’une recherche sans saveur, axée sur des thèmes que Je jugerais sans intérêt, celle-ci, en matière d’enseignement, fait incontestablement preuve d’une remarquable constance dans la médiocrité. 
   Qu’un professeur lût son cours relevait déjà d’une chose somme toute décevante (Cf. De l'art de chateaubrianiser ses cours). Qu’il le fît mal – le déchiffrant avec peine, ennui, et l’impression, outre de s’y perdre, d’une profonde retenue à ce qu'il se jetât sous un train, à la manière de la Maître de conférences insipide – en était une autre. 

   Qu’elle se permît ensuite de réfuter puérilement la critique n’était alors qu’un argument supplémentaire en faveur d’une défectuosité préalablement établie.

   De la sorte, Je ne pouvais qu’intervenir auprès de quelques contacts au CNU afin que ceux-ci, en connaissance de cause, rejetassent sa demande d’accession à la Hors Classe.

   Il ne sera pas dit que le Professeur Fourbe fut un jour complice de la médiocrité !


   Pr. Fourbe