dimanche 26 juillet 2015

Le Maître de conférences prétentieux

            Bonjour à tous,

Vous repérerez facilement le Maître de conférences prétentieux grâce à de nombreux indices, lesquels ne laisseront que peu de doute aux esprits attentifs qui sont bien sûr les vôtres. En effet, dans l’immense majorité des cas, c’est écrit dessus.

Rarement sur son visage mais, à coup sûr, sur tout document écrit que sa personne aura daigné toucher. S’il est convenu que tout plan de cours distribué est orné du nom et de la fonction de l’enseignant qui en est l’auteur, il n’est, au contraire, guère souhaitable d’en ajouter davantage.

Ainsi, dans le cas du Maître de conférences prétentieux, attendez-vous en outre à découvrir l’étendue de son soi-disant pouvoir poulpesque au sein de l’Université via la multiplication d’un nombre incroyable d’inutilités et d’abréviations – l’exemple le plus fréquent, si l’Homme est amateur des raccourcis, étant le traditionnel « MCF HDR HCL » subséquent au patronyme du personnage.

Bien entendu, la présidence d’un quelconque colloque, la responsabilité d’une unité administrative quelle qu’elle soit, de même que son appartenance à un prétendument célèbre groupe de recherche au nom improbable, seront forcément indiquées. Le tout sur un simple plan de cours.

Dans une logique similaire, le Maître de conférences prétentieux a pour habitude d’appliquer, sur son propre nom, en signature de mail, un lien vous propulsant vers son CV, garni, comme il se doit, de la moindre de ses interventions universitaires – fût-ce, une demi-journée, la vice-présidence d’un stand minable lors des portes ouvertes du campus. Ainsi, autant vous prévenir de suite, c’est une longue pluie de séminaires, colloques, communications et autres discussions sordides qui se déversera sur vous si malheur vous prend de cliquer.

Et si ses fonctions antérieures ont été diverses, attendez-vous à un raz-de-marée de précisions destinées, une fois encore, à ce qu’il se démarque du néant. S’il est passé par la recherche pure, il précisera bien sûr avoir été Chargé de recherche de « Première Classe », histoire de se démarquer des modestes « Seconde Classe » qu’il ne regardait déjà, à l’époque, sans que ses yeux ne le piquassent – comme il dédaigne aujourd’hui les jeunes MCF, véritables béjaunes, et plus encore les chargés de TD, auprès desquels il aime se vanter.

Pour finir, en l’absence de document, un petit test infaillible pour vous permettre de débusquer un Maître de conférences prétentieux – cela est fort simple, puisque celui-ci parle tout le temps de lui. Suivez donc le MCF sur lequel se portent vos soupçons et patientez.
S’il rappelle à qui veut l’entendre – un collègue, une secrétaire ou même le premier étudiant venu – son statut précis, alors vous avez gagné : félicitations, vous avez débusqué un Maître de conférences prétentieux !


Pr. Fourbe

4 commentaires:

  1. Quand un prof se présente en disant je suis maître de conférence habilité à diriger des recherches, ça compte pour prétentieux ou pas ?...

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    1. Tout d'abord, n'oublions pas le "s" à la fin de Maître de conférences. Préciser être détenteur de l'HDR, pourquoi pas : au niveau Master, la chose est pertinente...

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  2. Et le maitre de conferences prétentieux 2.O qui montre son Twitter des photos de lui à la TV, on en parle ?

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  3. les profs de droit sont tous prétentieux CQFD

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