lundi 9 mars 2015

Le Bon Goût, par le Pr. Fourbe

    Bonjour à tous,

   Suite à ma critique, que d'aucuns qualifient fastidieusement de cinglante, voire même gâtée d'une narration au vitriol, une problématique voisine m'est venue à l'esprit.
   En effet, dresser "l'éloge du mauvais goût" impliquait l'élaboration d'une barrière, d'une définition du bon goût.

   Ainsi, par cette approche, le mauvais goût ne se construirait, non pas seulement par lui-même, mais davantage par opposition au bon goût. Mais alors, qu'est-ce que le bon goût ?
   Comme la question m'apparaissait de bon augure et prenait, dans la viscosité dynamique de mes raisonnements, une place similaire à celle de l'apport de la pensée physiocrate, je me levai de mon fauteuil pour me prononcer à ce sujet.
   Je me tournai donc vers la fenêtre et, observant, songeur, non moins concentré, les reflets du soleil sur le gris nacré de ma DS 21, fomentai quelque discours à venir.

  Tout d'abord, il convient de rejeter une première idée, en apparence intuitive, considérant le bon goût comme l'expression des goûts communément admis. Ceux-ci ne sont en effet que des goûts moyens, expression d'un conformisme banal, tendant bien souvent, par l'effet du nombre et des variations, vers les vents sombres du mauvais goût.
  S'apprécie alors le bon goût comme supérieur au goût commun, même si, quoique souvent limité, tant par les moyens financiers qu'intellectuels et de jugement, ce dernier, que nous rejetons, n'est pas nécessairement douteux.

   De même, que penser d'une définition du bon goût en tant qu'apte à plaire au plus grand nombre ? Elle ne satisfait pas, cela va sans dire. Tendre à susciter l'approbation de la masse, puisque celle-ci se contente le plus souvent du médiocre, du standard, du bas de gamme et de ses considérations, serait une erreur.

   Qu'en déduire alors... ? Socialement défini comme au-dessus des goûts du grand nombre (celui-là même qui rêve de cuisine Mobalpa et de Renault Scénic, porte sans honte, et même avec fierté, ses polos humoristiques, son pin's Perrier, et se dit littéraire en ayant lu Guillaume Musso), le bon goût se veut sobre, étudié, marque d'un certain effort, d'une volonté de raffinement et de subtilité. Rien de moins.

   Et, constatant avec plaisir ma DS 21 — pur chef-d'œuvre parmi la nuée d'immondicités stylistiques du parking, observant, attentif, le pas précautionneux, élégant, de ma Maître de Conférences préférée, ralentir devant ma Citroën brillante, je me surpris à sourire. 
   Ravi, il me vint alors à qualifier le bon goût : il s'agit d'une certaine approche de l'Excellence.


   Pr. Fourbe
 

1 commentaire:

  1. "ma maître de conférences préférée" : le professeur fourbe aurait-il un coeur ????

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