lundi 8 mai 2017

Le jeune Agrégé

    Bonjour à tous,

    Le jeune Agrégé est jeune, charmant, et déjà Professeur.
   Je ne le porte pas dans mon cœur. Il y a peut-être, je l’admets, outre une grande rivalité, un peu de jalousie. 
   Explications.

   Alors que j’étais encore Maître de conférences, pas un jour ne s’est écoulé sans que je ne songeasse à devenir Professeur. Si je l’ai désiré depuis le premier jour, il m’aura fallu de longues années pour y parvenir.
 
   Le jeune Agrégé a mis quinze ans de moins que Moi. 
   Une ascension éclair, tout en fourberie, vers le plus haut grade universitaire.

   Je ne voulais pas seulement être Professeur, mais accéder au titre dans mon Université et sans passer par l’Agrégation – dispositif méprisable et archaïque à mon sens.
 
    Le jeune Agrégé, quant à lui, n’avait d’autre but que d’accéder au Professorat le plus vite possible.
   Ce pimpant collègue, sitôt docteur, se présenta donc au concours national de l’Agrégation – avec un grand A, celle de l’enseignement supérieur –, qu’il réussit brillamment. 
   Avec son directeur de thèse dans le jury, le contraire m’eût étonné.

   En d’autres termes, et en dépit des apparences, le jeune Agrégé et moi n’avions ni le même objectif, ni les mêmes contraintes associées.

   Nous avons cependant, semble-t-il, une cible commune : ma Maître de conférences préférée.

   Monsieur le jeune Professeur, la guerre est déclarée.



   Pr. Fourbe